La cérémonie dans la cour d'honneur

La cérémonie dans la cour d'honneur

Par ISABELLE PITTET, publié le vendredi 10 mai 2019 14:26 - Mis à jour le mercredi 5 juin 2019 21:29

Voici un montage des lâchers de ballons en hommage aux anciens élèves, agents et fonctionnaires du lycée morts pendant la guerre de 1914-1918.

 

Quelques photos de la cérémonie dans la cour d'honneur : 

 

 

Textes d’hommage aux soldats et lâchers des 114 ballons

 

1er lâcher de ballons : ceux de 14  (19 ballons)

 

Lecture :    J. Juglar, aumônier militaire, Etat-Major du 14° R.I. secteur 113

Z           à Marie, sœur de René ROETHEL

                   (lettre du 8 août 1918)

 

« Je ne vous parle pas des raisons humaines et glorieuses que vous avez de vous consoler. Nos morts, il ne faut pas les pleurer. Ce sont des saints qui sauvent la patrie. Nous les envions… »

 

 

2ème lâcher de ballons : ceux de 15  (36 ballons)

 

Lecture :     Argueyrolles, Chef d'escadron à l’État-Major de la 13° région Clermont Ferrand

STEVEN     à Marie, sœur de René ROETHEL

                    (lettre du 9 avril 1919)

 

« Il mérite mieux que d’être perdu dans la foule d’un cimetière. Son tombeau doit rester sur la voie sacrée, dressant devant les générations futures l’image ineffaçable du plus noble des sacrifices. »

 

 

3ème lâcher de ballons : ceux de 16  (21 ballons)

 

Lecture :     Argueyrolles, Chef d'escadron à l’État-Major de la 13° région Clermont Ferrand

MAELYS    à Marie, sœur de René ROETHEL

                    (lettre du 9 avril 1919)

 

« Je crois qu’il eût préféré être laissé sur la terre qu’il a défendue et pour l’amour de laquelle il a donné son sang. C’est là sa vraie place. »

 

 

4ème lâcher de ballons : ceux de 17   (18 ballons)

 

Lecture      Berenguier à Marie, sœur de René ROETHEL

ÉMILIE     (lettre du 4 août 1918)

 

« J’aimais beaucoup votre frère et avais pour lui une estime particulière. C’est vous dire qu’en ce moment je suis de tout cœur avec vous pour partager votre peine.C’est la terrible rançon de la victoire. »

 

 

5ème lâcher de ballons : ceux de 18 et de 19    (18 ballons + 2 soldats sans date de décès)

 

 

Déclamation collective des vers d’Apollinaire sélectionnés, tirés du poème «  IL Y A »,

écrit en 1915 et édité en 1918

 

Z           Il y a un vaisseau qui a emporté ma bien-aimée (…)

 

STEVEN    Il y a un sous-marin ennemi qui en voulait à mon amour

 

MAELYS   Il y a mille petits sapins brisés par les éclats d'obus autour de moi

 

ÉMILIE    Il y a un fantassin qui passe aveuglé par les gaz asphyxiants (…)

 

ZOÉ            Il y a que je languis après une lettre qui tarde

 

STEVEN    Il y a dans mon porte-cartes plusieurs photos de mon amour

 

MAELYS    Il y a les prisonniers qui passent la mine inquiète (…)

 

ÉMILIE      Il y a un capitaine qui attend avec anxiété les communications de la TSF sur l'Atlantique

 

ZOÉ             Il y a à minuit des soldats qui scient des planches pour les cercueils (…)

 

STEVEN      Il y a un cimetière plein de croix à 5 kilomètres

 

MAELYS     Il y a des croix partout de ci de là (…)

 

ÉMILIE       Il y a des hommes dans le monde qui n'ont jamais été à la guerre

 

ZOÉ              Il y a des Hindous qui regardent avec étonnement les campagnes occidentales

 

STEVEN      Ils pensent avec mélancolie à ceux dont ils se demandent s'ils les reverront

 

MAELYS     Car on a poussé très loin durant cette guerre l'art de l'invisibilité

ÉMILIE       Apollinaire : Calligrammes, "IL Y A", 1915